Histoire de la
paroisse de Montceau .
Une chrétienne (suite)
C'est ainsi que
Dieu a béni et couronné l'entreprise de Marie. Après dix ans de
peines, de sollicitudes, de courses, de requêtes auprès de
l'administration civile où Marie reçut toujours un bon accueil,
Montceau a vu, au nord de sa vieille masure, dont l'emplacement est
devenu un verger pour le presbytère, s'élever une charmante église
gothique, qui restera comme un souvenir vivant du dévouement que
cette brave fille avait pour Dieu et son pays.
Tout en déployant
son zèle pour la maison de Dieu, Marie n'oubliait pas les pauvres.
Pour eux aussi, elle s'était faite mendiante et savait exciter la
commisération du riche. Chaque fois qu'elle revenait de ses courses,
elle avait toujours une cargaison de vivres et de vêtements, pour
les pauvres devenus ses amis. Avec le superflu de l'opulence, elle
confectionnait de ses mains, des vêtements pour les enfants des
familles pauvres, qui l'aimaient comme leur mère.
Les malades et les
affligés trouvaient en Marie un baume consolateur ; les jeunes
filles, une sage conseillère, et le libertin lui même respectait sa
vertu. Aussi modeste que charitable, elle se cachait pour faire le
bien, car son humilité était encore plus grande que sa charité. Ni
la vaine gloire, ni l'obstention n'ont pu l'atteindre. Marie a été
le modèle de ces saintes âmes, qui vivent au milieu du monde, pour
y faire briller toutes les vertus, sans le savoir.
H. BARTHELEMY curé