Histoire
paroissiale de Montceau, une chrétienne (suite)
Marie ASTIER ne se
rebute point. Comme inspirée du ciel, elle se fait mendiante pour
l'église, et la voilà implorant à toutes les portes, le denier du
riche et l'obole du pauvre, pour exécuter son pieux projet ; ni
le froid, ni la chaleur, ni la parole dure de l'impie, ni le refus de
l'égoïste, rien ne l'arrête. Profondément touchés de tant de
dévouement, les habitants de Montceau souscrivent généreusement
selon leurs moyens, et on arrive à la somme de 12.000 francs en
argent ou en nature. C'est beaucoup pour des pauvres laboureurs,
vivant du travail de leurs mains, mais pas assez pour construire une
église.
Marie
abandonnera-t-elle son projet ? Non, car son amour pour Dieu et
son pays est trop grand pour s'arrêter. Une idée lui vient :
c'est d'aller quêter à Lyon, la ville des bonnes œuvres, où elle
trouve un accueil cordial chez M. ASTIER son parent et chez M.
ALLEMAN, jeune homme plein de dévouement. Non contents de lui donner
eux-mêmes largement, ils l'introduisent auprès d'âmes charitables.
Des compagnes d'enfance habitant Lyon secondent ses efforts. Par
elles elle fait connaissance d'une dame généreuse, âme d'élite se
multipliant pour faire le bien. Mad. MARGERAND touchée du piteux
état de la vieille église de Montceau, fait immédiatement
l'acquisition d'un emplacement pour la nouvelle et donne plus
généreusement encore pour la bâtir.
H. BARTHELEMY curé